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🎓 Parcours & Formation

  • Peux-tu nous parler de ton parcours ? Quelle formation as-tu suivie ?

« J’ai un parcours un peu atypique ! J’ai commencé ma formation avec un BAC F3 électrotechnique, puis un BTS électrotechnicien. J’avais pour but de travailler dans l’industrie mais au fur et à mesure que j’avançais dans mes études et au fil des stages, je me suis rendu compte que cet univers ne me plaisait pas j’avais envie de plus de contact humain.

Déjà à cette époque, je travaillais les étés comme saisonnier chez Sicoly. Je suis ensuite parti faire mon service militaire. À mon retour, j’ai travaillé un peu dans le commerce, en tant que VRP pendant quelques mois. Mais le côté itinérant ne me plaisait pas, je suis donc retourné chez Sicoly en tant que saisonnier. À cette période, au sein de la coopérative, il y a eu une vague de départ à la retraite au sein du personnel. C’est là, que Gérard, le responsable production m’a proposé le poste de réceptionneur-agréeur. C’est Bernard, l’agréeur à qui j’ai succédé, qui m’a formé sur le terrain, à travers la transmission de son savoir. Ensuite, j’ai pu bénéficier de formations plus techniques grâce au CTIFL. »

  • Connaissais-tu ce milieu avant ? As-tu toujours voulu travailler dans ce domaine ?

« Issu, au sens large du terme, d’une famille d’agriculteurs, j’ai toujours connu l’univers agricole mais pas du tout le métier d’agréeur. Je connaissais plutôt les métiers du terrain, dans les vergers ou dans les exploitations, mais peu les métiers en station comme ici. Comme je n’ai jamais pensé travailler dans ce milieu et pour savoir si ce poste me conviendrait, j’ai commencé par travailler un été avec Bernard. C’est avec lui que j’ai beaucoup appris et c’est comme cela que j’ai connu ce métier. »

🌾 Le métier au quotidien

  • En quoi consiste ton métier de réceptionneur-agréeur ?

« Pour faire simple, je dois réceptionner les colis de fruits livrés par les producteurs et m’assurer que leurs fruits soient conformes aux critères attendus par la coopérative. Ces critères peuvent être quantitatifs (poids, volume, etc) mais aussi et surtout des critères qualitatifs (maturité, calibres, etc). »

  • À quoi ressemble une journée type en tant qu’agréeur chez SICOLY ?

« Je n’ai pas vraiment de journée type, mon travaille fonctionne plutôt par saison. En pleine saison, de mai à octobre, mon métier est vraiment tourné vers la réception et l’agréage des fruits. Alors que de novembre à avril, je me tourne plus vers des fonctions de magasinier/cariste en soutien au service technique. Je vais par exemple m’occuper de sortir les substrats ou végétaux pour les producteurs »

Pour la partie agréage, il faut savoir que chez Sicoly, les producteurs livrent deux fois par jour. À chaque fois, je dois réceptionner les colis. Pour chaque livraison, le producteur doit remplir un cahier de grille d’agréage avec différents éléments (nom, jour de cueille, nature des certifications, etc). Je dois contrôler que tout ait été complété et que les informations soient correctes. Ensuite, je m’attèle à l’échantillonnage : selon le volume réceptionné, je contrôle environ entre 10 et 15 barquettes (maturité du fruit, aspect esthétique, etc). Je saisie ces données informatiquement. Enfin, je m’occupe du contrôle des grammages : je vérifie les poids mini et maxi et m’assure que les résultats soient conformes aux attentes. Si les fruits sont conformes, je valide la réception. Sinon je contacte le producteur afin de refuser la marchandise. Ensuite, je mets les colis à disposition du service expédition pour que les fruits soient envoyés aux clients. »

✅ Compétences & avenir

  • D’après toi, quelles qualités humaines sont importantes pour ce métier ?

« Je dirais qu’il faut avant tout avoir un goût prononcé pour le relationnel. Il faut être quelqu’un de sociable, et savoir faire preuve de diplomatie. ! Surtout que, comme j’aime à le dire, dans mon métier, on est entre le marteau et l’enclume : c’est-à-dire entre les besoins des commerciaux et les attentes des producteurs. C’est une comparaison constante de plusieurs lots : le producteur ne voit que son lot à lui, c’est donc à nous, agréeurs, de lui apporter cette comparaison au travers des notations. Nous avons un devoir d’équité envers tous les producteurs Personnellement, c’est ce qui me plait, le relationnel avec les producteurs, je ne pourrais pas faire ce métier avec une plateforme logistique. Ensuite, il faut aussi être autonome pour faire face à la répartition de la charge de travail, surtout en période d’été. Et enfin, il faut être flexible en termes d’horaires car en saison haute, il faut être présent 6 jours sur 7 et à des horaires un peu décalés ! »

  • Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans les prochaines années ?

« C’est difficile à dire, mon métier a déjà tellement évolué depuis que j’ai commencé. Au début, le travail était plus sommaire, c’était plutôt axé sur la réception. Aujourd’hui, il y a plus de besoins, notamment en lien avec le service qualité et les vérifications pour le référentiel GLOBAL G.A.P.. Je dirais que de par les changements environnementaux, je pense qu’il est possible que de nouvelles certifications ou des évolutions se mettent en place, ce qui pourraient nous demander de nous adapter. Les attentes des clients peuvent aussi nous pousser à évoluer, tout comme les modes de consommations, les conditionnements, etc. L’informatique, la dématérialisation et les outils connectés seront amenés à changer aussi. »

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Philippe Serraille

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